Bulletin avril 2020

Lazare est sorti du tombeau ! et l'humanité ?

 

Aujourd'hui, le 5ème dimanche de Carême, nous concluons la trilogie d'instructions tirées de l'Évangile de Jean pour les catéchumènes. Les lectures de l'Évangile des deux dimanches précédents portaient sur l'eau vive (Jn 4) et la lumière (Jn 9). Aujourd'hui, nous nous concentrons sur la vie (Jn 11). Ces trois récits, centrés sur les trois éléments primordiaux, constituent une préparation à la Veillée Pascale qui s'articulera également autour de l'eau, de la lumière et de la vie nouvelle. Ces trois éléments désignent simplement Christ, la source de la vie.

Le récit évangélique d'aujourd'hui est un signe accompli par Jésus pour révéler son identité : « Je suis la résurrection et la vie » (Jn 11, 25). C'est aussi une invitation à participer à la promesse de Jésus : « Je suis venu pour qu'ils aient la vie et l'aient en abondance » (Jn 10, 10). Tout comme Jésus invite le Lazare mort à s'élever vers une vie nouvelle et abondante, il nous invite : « Lazare, sors » (Jn 11, 43). Et dans le cadre du COVID-19, il nous invite à sortir aussi.

Il y a trois dimensions dans le récit évangélique d'aujourd'hui, qui facilitent l'expérience d'une nouvelle vie pour Lazare, et elles pourraient également servir de médiateur à notre propre expérience de vie nouvelle et abondante même dans le contexte de COVID-19 : présence de Jésus (grâce), réponse personnelle (dans la liberté et la responsabilité), et la contribution de la communauté autour (gouvernements, experts de la santé et la communauté immédiate).

 

Présence de Jésus : Marthe et Marie, dans leur première expression de foi en Jésus, déclarent : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort » (Jn 11, 21, 32). Cependant, ce qu'ils ne reconnaissent pas, c'est que Jésus est maintenant ici. Celui qui aurait pu empêcher la mort de leur frère pouvait également le ressusciter. La présence de Jésus fait une différence. Même dans nos vies. Elle donne vie - un nouveau souffle.

L'humanité s'est-elle éloignée de la présence de Dieu ? Pourtant, Dieu était là ! Dieu est là ! Dieu sera avec nous ! C'est à nous de lui répondre. Dans une situation où les églises ont été fermées et les services religieux annulés, je suis sûr, il nous est difficile, en tant qu'individus et en tant que petites unités de familles, de répondre à Dieu. Peut-être que cela rendra notre réponse à la présence de Dieu plus intime, personnelle et contemplative.

 

Réponse personnelle : Cette promesse d'une vie abondante par Jésus devient vraie pour nous lorsque nous pouvons répondre facilement à son appel. Lorsque Jésus s’écrie : « Lazare, sors », Lazare répond volontiers. Il ne rechigne pas à l'invitation de Jésus en disant par exemple : « Oh, pourquoi me dérangezvous Jésus. Me voici dans ce monde douillet des ténèbres ; Je vais bien. Pourquoi ne me laisses-tu pas tranquille ! " Lazare sort d'une nouvelle vie. Jésus ne nous impose pas sa vie, nous devons répondre pour y participer.

Pour sortir de la situation de COVID-19, chaque individu est appelé à être responsable dans ses choix. Cela demande une discipline personnelle. Mes paroles et mes actions irresponsables peuvent nuire aux autres. Je dois sortir de ce tombeau de complaisance et d'arrogance.

 

Rôle de la communauté : Au moins à deux reprises dans le texte évangélique d'aujourd'hui, Jésus invite la foule à faire sa part dans le processus de redonner vie à Lazare. Celui qui aurait pu ressusciter un mort aurait aussi pu déplacer par magie la pierre à l'embouchure de la tombe. Mais Jésus demande à la foule : "Otez la pierre" (Jn 11, 39). Encore une fois, « quand le mort est sorti, les mains et les pieds attachés avec des bandages et le visage enveloppé d’un tissu, Jésus leur a dit :« Déliez-le et laissez-le partir » (Jn 11, 44). La communauté croyante autour de l'individu joue son rôle en facilitant le partage de la vie du Christ. Dans le cadre de COVID-19, cette communauté pourrait être des gouvernements, des agents de santé, des gens qui doivent faire des sacrifices et qui souffrent économiquement, des gens qui prennent des risques en offrant des services essentiels. Dieu a besoin de la collaboration humaine pour réaliser son plan pour l'humanité, même aujourd'hui. Les personnes malades ont besoin de nos soins et de notre soutien moral.

Alors que nous nous dirigeons vers la Semaine Sainte, puissions-nous reconnaître la présence de Jésus et répondre à son appel, même aidé par la communauté qui nous entoure.

 

Puisse la présence de COVID-19 nous mettre au défi d'examiner notre système de valeurs individuel et collectif contemporain régi par la vitesse et l'immédiateté, visant l'argent et le MOI, asservi par l'individualisme et le consumérisme. Il y a une invitation à ralentir, à reconnaître les personnes qui font partie de notre famille immédiate et de notre communauté, à réaliser que l'argent n'est pas une marchandise que nous pouvons produire à l'infini. Traitons ce qui se passe autour de nous dans le silence et la contemplation. Il y a un sens et un but. De cette situation traumatisante, une plus grande sagesse émergera à coup sûr. Vivons dans l'espérance. Dieu est aux commandes : Lazare / l'humanité est seulement endormie !  Bonne préparation vers Pâques et bonne Semaine Sainte. Prenez soin de vous et vous proches.

 

Semaine Sainte 2020

« Des précisions sont également apportées sur le déroulement de chacune des cérémonies de la semaine Sainte. « La Commémoration de l'entrée du Seigneur à Jérusalem (Dimanche des Rameaux) sera célébrée à l’intérieur de l’édifice sacré sans la présence de peuple de Dieu ». Si vous déposerez les rameux dans la semaine qui vient à l’église Château-Chinon/Alligny, les prêtres pourront les bénir et vous pouvez les récupérer les jours suivants.

 

S’agissant du jeudi Saint, lavement des pieds « sera omis », de même que la procession organisée après la messe, et le Saint-Sacrement sera conservé dans le tabernacle. « En ce jour, on concède exceptionnellement à tous les prêtres la faculté de célébrer la messe dans un endroit approprié, sans la présence du peuple. »

 

Le vendredi Saint, une intention de prière spéciale pour « ceux qui se trouvent dans une situation de désarroi, pour les malades, les défunts », sera ajoutée et la Croix, lors de l’adoration, ne pourra être embrassée qu’une fois, par le célébrant. Par ailleurs, les processions et chemins de Croix habituellement organisés pendant la Semaine Sainte pourront être transférés, si l’évêque en décide ainsi, à une date ultérieure, par exemple les 14 et 15 septembre.

 

Pour le Samedi Saint, le décret indique que « pour la liturgie baptismale, seul le renouvellement des promesses baptismales sera maintenu » (pas de baptêmes). »

 

Pour la messe chrismale, les conférences épiscopales « pourront donner des indications sur un éventuel transfert à une autre date c’est-à-dire le 23 mai à 10h à la Cathédrale de Nevers ».