La chapelle du Mont-Sabot
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ENTRE LÉGENDE ET RÉALITÉ
La belle histoire de la chapelle du Mont-Sabot
Son crépi couleur sable se repère des kilomètres à la ronde. Identifiable par sa silhouette trapue au calcaire enduit de pigments clairs, la chapelle de Mont-Sabot a rajeuni de quelques années. Située sur la paroisse Saint-François d'Assise, entre Lormes et Bazoches, perchée à 375 mètres, elle est la fierté des Néofontains. Par leur mobilisation, ils l'ont sauvée des ravages de l'humidité en 2011.
Saint-Pierre-aux-Liens de Mont-Sabot est à Neuffontaines*, ce que Bibracte est au Mont Beuvray : un lieu pétri d'histoire, de légendes, d'attachement ancestral.
Une centaine d'habitants vit aujourd'hui aux alentours d'un tumulus celtique arasé depuis des décennies, sur une ancienne voie romaine, le regard tourné vers ce qui subsiste de l'oratoire du prieuré de Neuffontaines.
Classé à l'inventaire des Monuments historiques en 1987, le bâtiment d'origine romane fut remanié en totalité et agrandi au début du XVIe siècle. Modeste édifice au plan en croix latine et ancien lieu de culte du village, la chapelle était une étape chère aux pèlerins qui cheminaient entre Vézelay et Saint-Jacques de Compostelle.
Parfaitement orientée, dotée d'un clocher-porche habillé d'une tourelle d'escalier, l'unique nef ouvre sur deux petites chapelles latérales et un chœur à chevet plat. L'ensemble est voûté sur croisées d'ogives. À l'extérieur, une simple corniche à modillons sculptés souligne un décor fort épuré. Les archives paroissiales attestent que Mont-Sabot est église jusqu’en 1697, puis chapelle après cette date.
Des tombes d’hier et d’aujourd’hui entourent
la chapelle dédiée à Saint-Pierre
La légende du lieu figure en partie sur l’un des vitraux, où une chèvre et un loup sont sculptés en vis-à-vis. Le canidé affamé aurait tenté d'attraper une biquette qui broutait dans les parages. L'animal effrayé, bondit alors dans l'église ouverte avant de se retrouver en équilibre instable sur le tabernacle, tandis que le loup fut abattu par des chasseurs avisés. La survie miraculeuse du caprin nourrit toujours l'album des histoires locales.
Une croix médiévale en granit accueille le visiteur à l’entrée du cimetière
Une autre survie, bien réelle et contemporaine, concerne les murs et la toiture de la chapelle menacés par la destruction sous le poids des infiltrations. En fédérant les Néofontains autour d’un projet de patrimoine commun, la municipalité et l’association Novem Fontes ont réussi à collecter les fonds nécessaires à la réflexion de Saint-Pierre-aux-Liens. Un soutien providentiel, s’il en est, qui a accompagné l’État dans la sauvegarde de ce patrimoine rural.
Fabienne Savajols
* - Novi fontes en latin, nouvelle fontaine.
Source : Église de la Nièvre - novembre 2020