La chapelle de Bribacte
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La chapelle de Bibracte
QUAND SAINT MARTIN ÉVANGÉLISAIT GAULE AU SIÈCLE... ET BALAYAIT LE PAGANISME À BIBRACTE
Au sommet du mont Beuvray, l'exceptionnel site archéologique de Bibracte accueillait au Ier siècle avant Jésus-Christ, la capitale des Éduens, un des peuples les plus puissants de la Gaule. Aujourd'hui, classé grand site de France, l'Établissement Public de Coopération Culturelle comprenant le Centre de recherche européen, le musée Bibracte et l'oppidum gaulois, accueille chaque année plus de 50 000 visiteurs.
Construite avec des pierres de granit du Morvan, sur les vestiges d'un temple gallo-romain, la petite chapelle et la grande croix Saint-Martin ont une histoire commune.
Leur présence témoigne de la campagne apostolique du saint cherchant à christianiser L'abandon de la ville, au tout début de l'ère les Éduens et d'autres peuples, en Gaule bourguignonne.
Le chroniqueur ecclésiastique latin, Sulpice Sévère, raconte dans sa Vie de saint Martin, un des hauts faits de l'évêque de Tours en pays éduen, où il remplace les temples païens par des églises et des oratoires. Alors que Martin renversait un sanctuaire païen, une foule de paysans accourut pour l'en empêcher et l'un d'eux le menaça de son épée. Martin retira son manteau, offrit son cou. L'agresseur sentit alors une force invisible le terrasser. Il tomba à la renverse, implorant le pardon.
Photo : Antoine Maillier
La tradition veut que le saint ait prêché l'évangile du haut de la roche de la Wivre, là où le peuple éduen se réunissait pour des occasions solennelles.
L’abandon de la ville, au début de l’ère chrétienne, n'a pas empêché la poursuite des pèlerinages les siècles suivants. Respectueux des traditions, le chercheur autunois Jacques, Gabriel Bulliot1, avait obtenu une autorisation de l'État en 1873, pour reconstruire une nouvelle chapelle, dont les murs sont posés sur les substructions d'une abside carolingienne.
Celle-ci était accolée à la pièce centrale du temple, montrant que l'élévation de ce dernier était longtemps restée intacte. La croix sur laquelle figure en médaillon le saint thaumaturge sur son âne, fut rebâtie non en bois, mais en granit. L'ensemble fut béni par l'évêque d'Autun, trois ans plus tard, là où les vestiges superposés de deux anciens monuments chrétiens, recouvraient un temple antique.
Fabienne Savajols
* - Jacques-Gabriel Bulliot (1817-1902), passionné d'histoire ancienne et découvreur du site archéologique de Bibracte en 1864, était un catholique engagé, fin connaisseur de la spiritualité de l'évêque saint Martin de Tours, auquel il consacra un ouvrage, La mission et le culte de saint Martin d'après les légendes et les monuments populaires dans le pays éduen : étude sur le paganisme rural (Autun, 1892)
Source : Église de la Nièvre - avril 2019