La chapelle du banquet
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La chapelle du Banquet
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Insolite dans son environnement de résineux, d'ajoncs, de fougères et de hêtres, la chapelle votive Notre Dame-du-Morvan a retrouvé de la vigueur depuis sa restauration en 1986. Altière, elle se dresse au cœur de la paroisse Saint-François d'Assise, au nord-est du département, à 554 mètres d'altitude, sur la calotte sommitale du mont Banquet face à un panorama de rêve.
Le lieu se mérite. Une heure de marche, depuis la route en bordure de la commune de Mhère, avec des chaussures idoines, s'impose pour gravir les pentes caillouteuses et ombragées du mont Banquet.
Un nom qui invite au festin. Or, la chapelle qui y fut construite, en 1857, avec du granit des environs et des pierres enduites, invite davantage à la méditation. Elle est un repère spirituel sur la clairière déboisée qui surplombe la vallée de l'Anguison et du Coulard, même si les agapes peuvent y être festives, par grand beau temps.
Inspiré du style néo-roman du Xie siècle, le bâtiment de 15 mètres de long et de 7,5 mètres de large, se compose d'un clocher-porche de 18 mètres de haut, couvert en ardoises grises, et d'un chœur en abside éclairé de trois petites fenêtres en arrondi.
Consacrée peu de temps après sa construction par l'évêque de Nevers, Mgr Dominique-Augustin Dufêtre, la chapelle, à l'instar de celles de Faubouloin (à Corancy) ou Sainte-Catherine de Bois-Château (dans les Amôgnes), devient un lieu fervent de pèlerinage lors des fêtes de la Vierge.
Soulignons que l'épouse du président de la chambre des députés, le magistrat André-Marie Dupin, maire de Gâcogne, entre 1824 et 1848, et propriétaire du château de Raffigny, portait une grande dévotion à la Vierge Marie. De son vivant, la défunte avait souhaité édifier un petit sanctuaire marial à contempler depuis sa propriété, en contrebas de la colline. Deux ans après le décès de cette dernière, le procureur général de la Nièvre acquit les terrains, en 1857, et fit bâtir la chapelle du Banquet.
La chapelle du Banquet fut bâtie sur quelques vestiges
d'un temple païen, ou les Celtes se rassemblaient
avant notre ère pour vénérer leurs dieux
La croix en fer forgé sur son socle de granit domine la vallée de l'Anguison.
En 1986, l'association Pro-Morvan, aidée de la Camosine*, s'est employée à la restaurer. Les outrages du temps, puis les périodes d'abandon successives au cours des deux guerres du XXe siècle, l'avaient laissée en ruines, la toiture éventrée. Sa cloche fut même cachée au fond d'un étang voisin afin d'échapper au pillage des ennemis en 1939. Depuis sa rénovation, les paroissiens y fêtent la Saint-Jean, fin juin – les bénéfices aident à l'entretien du lieu – et une messe en l'honneur de la Vierge est dite le dimanche qui suit le I5 août.
* - La Camosine est une association nivernaise reconnue d'utilité publique, qui depuis cinquante ans, contribue activement à la connaissance, la restauration, la valorisation et l'animation du patrimoine local.
Fabienne Savajols
Source : Église de la Nièvre - décembre 2020.