La chapelle de la Tête-Ronde
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À MENOU
la chapelle Notre-Dame-de-la-Tête-Ronde met en scène la Sainte-Vierge
Des vitraux aux couleurs chaudes et des fresques à l'encre de Chine… Sur les murs de la chapelle Notre-Dame-de-la-Tête-Ronde, l'affichiste Charles Loupot* a raconté les principaux épisodes de la vie de la Vierge. Visite d'un édifice modeste qui cache bien son jeu.
Le rideau de pluie porté par le vent d'ouest a, ce matin de janvier, précipité le visiteur à l'intérieur de la petite chapelle Notre-Dame-de-Lourdes, dite de la Tête Ronde, au sommet de la colline du même nom.
La grille de fer forgé et la porte en chêne s'ouvrent sur un clair-obscur qui baigne l'étroite nef à l'atmosphère hivernale.
La lumière dispensée par le halo de quatre spots juchés sur les pilastres dévoile les trois rangées de bancs de bois, ainsi que l'autel surmonté d'une croix en métal et d'une coupole endommagée. Dans la pénombre de l'abside en cul-de-four, la tonalité des vitraux retient l'attention.

Le regard glisse sur les fissures, le long des murs bouffis d'humidité, puis s'arrête sur d'épais traits noirs qu'une main alerte a tracé à l'encre de Chine sur les parois supérieures et le plafond du chœur. À la vue des rouge carmin, jaune paille et bleu profond des vitraux, cette audace détonne. Le street-art semble s'être invité à la paroisse Sainte-Marie-de-Bethléem. L'œil a vite fait de saisir le propos, les lignes à la fois simples et hardies de ces représentations racontent l'histoire de la Vierge et quelques mystères du Rosaire : l'Annonciation, la Visitation, la Nativité, la Circoncision, la Crucifixion, l'Assomption et le Couronnement.
L'œuvre signée Charles Loupot, date de 1950. Le peintre et affichiste qui avait une résidence secondaire à Chevroches, entre Clamecy et Dornecy, s'était lié d'amitié avec le curé de l'époque, l'abbé Maxime Jeannot. De cette amitié sont nés les fresques sur plâtre lissé qui constituent l'unique Œuvre d'art religieux de l'artiste, et les vitraux réalisés avec le maître-verrier Max Ingrand.
À Menou, sur un îlot de verdure à l'écart du village, l'histoire sainte tutoie l'histoire de l'art au sommet de la colline de la Tête Ronde. La chapelle rectangulaire édifiée en 1873, est classée Monument historique depuis 1994 et ne cesse de surprendre ses visiteurs depuis plus de soixante-dix ans.
Fabienne Savajols
Afin de préserver et de sauvegarder les œuvres des artistes, une souscription publique en partenariat avec la Fondation du patrimoine est ouverte à tout donateur intéressé. S'adresser à la mairie de Menou pour information. Les travaux de réfection commencent ce mois-ci.

La chapelle flanquée de deux tours, d'un portail en plein cintre avec arcatures et colonnettes fut édifiée en 1873, en vertu d'une promesse des habitants de Menou faite à la Sainte-Vierge, si leur village était épargné par l'invasion prussienne en 1870.
Une statue de Marie sculptée dans la pierre par l'artiste post-cubiste Robert Pouyaud (1901-1970), surmonte l'édifice classé monument historique.
* - Charles Loupot (1892-1962), peintre et graphiste dont la carrière s'étend de 1916 à 1960, reste dans l'histoire de l'affiche un des créateurs majeurs de la période de l'entre-deux-guerres. Pendant l'Occupation, il réside à Chevroches Où il pratique surtout la peinture.
Source : Église de la Nièvre - mars 2021.